«La bêtise insiste toujours.»
«Chapitre 1.»
Une boite de nuit. Chic, la dernière ouverte dans la grande ville de Londres. Tous les jeunes de la ville ont rappliqué, tels des vautours vers l'entrée du bâtiment, une usine abandonné dans les années 80, mais restaurés en piste de danse et bar de la dernière mode à l'intérieur. Se déhanchant sur la piste avec sensualité et au rythme d'une musique entrainante, une jeune femme de dix huit ans, accompagnée de ses amies. Son nom est Alison Van Alen. Très belle blonde fraichement majeure, sa beauté et ses habits légèrement provocants attirent les regards masculins et font d'elle la reine du lycée dans lequel elle étudie. Bonne élève, ses études pour devenir infirmière sont toutes tracées. Mais comme toute adolescente, même "intello", Alison ne résiste jamais à une sortie en boite ou tout simplement dans les centres commerciaux de sa ville natale qu'est Londres. Cette nuit fut l'une de celles où la jeune fille sortit. Et fut la dernière.
Après avoir dansé dans un rythme endiablé un bon quart d'heure, les cinq jeunes filles qui composait le groupe s'arrêtèrent, et s'affalèrent sur un canapé, éreintées. Peu à temps après, trois jeunes hommes les rejoignirent, et avec décontraction, s'assirent à leur coté sur le canapé. Rapidement, les cinq amies tombèrent sous leur charme. L'un des adolescents, assis et carrément collé à Alison, flirtait tranquillement avec elle, qui se laissait aller au jeu. La nuit avance peu à peu, quelques verres défilent. Alison, légèrement soule, se laisse entrainé par le jeune homme, qui l'entraine à l'étage. Pousse un porte et entre dans une des nombreuses chambres aménagées à l'étage. Allongeant la jeune femme sur le lit, il se mit au dessus d'elle, et l'embrassa. Baiser qu'Ali' lui rendit avec fougue. Lorsque l'adolescente se réveilla le lendemain, elle était dans la même chambre, nue sous la couverture du lit. Et seule.
Elle rentra rapidement chez elle, exprima un mensonge à ses parents expliquant qu'elle avait forcé sur la boisson et avait préféré dormir chez une de ses amis, et donc, n'éveilla pas plus de soupçons. Mais dans les semaines qui suivirent, Alison commença à se sentir mal. Nausées et même vomissements, extrême fatigue et plus encore. Un doute l'assaillit. Alison n'osait pas chercher à répondre à ses questions. Sans en parler à personne et bien tard, après avoir pris son courage à deux mains, elle prit rendez-vous chez un médecin. Alla voir celui-ci. Et avéra ses craintes.
Elle était enceinte.
«Elle était enceinte.»
«Chapitre 2.»
La nouvelle catastropha l'adolescente. Comment est-ce possible ? La nuit dans la chambre de la boite lui revint. Comment avait-elle put être aussi stupide ? Elle ne s'était même pas protégée ! Et voilà ce qui lui arrivait. C'était même trop tard pour avorter, lui avait répondu le médecin. En rentrant chez elle, la jeune fille serra les poings. Elle devait tout dire. De toute façon, ses amies et ses parents découvriront tout, tôt ou tard. C'est ainsi que le soir même, ses géniteurs et ses plus proches amies surent tout. Son père, entré dans une rage folle, la cloitra dans sa chambre. Sa mère et ses amies la soutinrent. Mais rien ne pouvait la consoler. Elle était enceinte d'un homme dont elle ne connaissait que le nom, qui pouvait lui avoir transmis des maladies mortelles et qui s'était évanoui dans la nature. Mais les lamentations de tristesse et de colère n'y faisait rien. Alison arrêta ses études et les continua à la maison. Les mois passèrent ... Arrivèrent le plus redouté, le neuvième. La mère et les amies d'Alison, ainsi qu'elle même, sont à l'hôpital, dans une chambre comme l'est une chambre d'hôpital. Blanche. Morne. Et pourtant, une vie en plus venait d'apparaitre. Celle d'une petite fille, aux rares cheveux noirs et à la peau infiniment halée. L'enfant d'Alison. Nora. Une naissance redoutée.
Une enfance compliquée.
«Une enfance compliquée.»
«Chapitre 3.»
L'enfance de Nora Van Alen ne fut pas dorée. Ni noire, il faut se rassurer. Mais un peu dure quand même. Lorsque la petite fut en âge de parler, elle demanda à sa mère, souvent en train de travailler, penchée sur son bureau.
- Maman, est-ce que j'ai un papa, comme ma copine Julie ?
- ... Bien sur, Nora.
- Il est où ?
- Je ne sais pas, ma puce ... Il va arriver bientôt, ne t'inquiète pas.
Souvent, les mêmes phrases étaient répétées. Nora l'entendait bien, mais n'avait pas encore l'esprit à contredire. Lorsqu'elle l'eut, cet esprit à analyser, elle répondit à sa mère, qui de nouveau déballait les mêmes réponses qu'à l'habituelle.
- Mais ça fait longtemps ! Quand vraiment ?
- ...
Alison prit sa fille de neuf ans par la main, et s'assit avec elle sur le canapé. Et lui expliqua tout.
- J'ai rencontré ton père alors que j'étais avec des amies, en sortie la nuit. On a discuté et ... On s'est aimé. Enfin, aimé étrangement mais aimé. Et ... Avec lui, j'ai fait une bêtise. Que tu ne devras jamais faire. Enfin, d'un coté, c'était une bonne bêtise, car à présent, j'ai t'ai, ma puce. Seulement, ne reproduis pas mon erreur. Car si tu as un bébé plus tard de la même façon que moi, il ne connaitra pas son papa.
Sur ses mots, Alison enlaça sa petite fille, qui fit de même. Enserrée dans une tristesse commune, elles se comprenaient. Depuis, même si sa mère lui a expliqué que c'était elle qui avait commis la "bêtise", Nora ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à son père. Il les a abandonnées, elle et sa maman, sans un mot, sans rien. Et il leur fait beaucoup de peine. Peut-être en prend-t-il plaisir. Peut-être ne s'en doute-t-il même pas.
Les années passent. Malgré les difficultés des études à la maison, Alison obtient son diplôme d'infirmière et part travailler dans l'hôpital de Londres, proche de la maison. Nora grandit vite, et est aussi bonne élève que l'était sa mère. Au collège, la jeune fille est appréciée et a beaucoup d'amies, très peu d'ennemis. Vient alors le départ pour le lycée. Nora, qui a une très bonne moyenne, peut obtenir une place dans un lycée privé très réputé de Londres, où elle serait en internat. Là-bas va aussi sa meilleure amie. Et puis, maintenant que sa mère travaille comme ses grands-parents, Nora est souvent seule à la maison. Et accepte la place.
Entrée à l'internat, commence pour Nora les folles années du lycée. Les meilleures dit-on.
«Entrée à l'internat, commence pour Nora les folles années du lycée. Les meilleures dit-on.»
«Chapitre 4.»
Deux années passent. Nora a à présent dix huit ans. Ses études pour devenir libraire se poursuivent tranquillement au lycée où elle est interne, à Londres. Un jour, en milieu d'année, alors que les élèves sont penchés sur des exercices en histoire, la porte s'ouvre sur un surveillant. A ses cotés, un jeune homme, l'air légèrement intimidé, un sac sur une épaule. Le professeur lève le nez de son livre. S'approcha de la porte, échangea quelques mots avec le surveillant, le remercia, le congédia, et referma la porte. Il amena par la suite l'élève à coté de Nora, ou se trouvait la dernière place libre.
- Assied-toi là. Nora, voici Dimitri, un nouvel élève. Peut-tu lui expliquer le cours ?
Nora hocha la tête, pas vraiment surprise du fait que la mission lui soit confié. Bonne élève sérieuse et appliquée, les professeurs du lycée lui font confiance pour tout. Le professeur retourna à sa place, réprimandant brièvement les élèves curieux, qui profitait de cette distraction pour arrêter leur travail. Ce ne fut que des regards discrets, mais agaçants, qui se passèrent par la suite sur les deux élèves. Sans s'en formaliser, Nora expliqua rapidement le cours au dénommé Dimitri. Peu bavard, celui-ci acquiesça enfin, et comme Nora, prit en main son travail. La sonnerie retentit, forte et stridente, annonçant la récréation. Après avoir retrouvé son amie, Nora sortit dans la cour, et partit s'assoit avec Julie sur un banc dans la cour. De leur emplacement, Dimitri était visible, adossé à un des piliers du préau, les yeux dans le vide. Julie se pencha vers Nora.
- C'est lui le nouveau ?
- Comment tu le sais ? Les nouvelles vont décidément bien vite ! Il est entré en cours d'histoire il n'y a pas un quart d'heure !
- Eh oui, tu devrais savoir qu'ici, tout va vite, très vite ...
- Mmh, bref. Ouais, un nouveau. Je sais juste qu'il s'appelle Dimitri, et que c'est une tête pesante.
- Pour de bon ? C'est rare que tu dises ça ! ;-)
- Oui, tous les exercices du prof', nous, on les fait en trois quart d'heure minimum, lui les a tous fait dans le quart d'heure.
- Je vois ça. Pourtant, il ressemble plutôt à un bad boy ...
Le ton de Julie révélait qu'elle était loin d'être indifférente au charme de Dimitri. Il est vrai qu'il était mignon, mais sans plus, selon Nora. L'histoire de sa mère ne la répugne pas des garçons, mais aucun n'a jamais su conquérir son cœur.
Les jours passent, et tout le monde connait le nouveau maintenant. Dimitri Jones, d'origine française par sa mère, mais anglais du coté de son père. Nora n'a pas connu son père. Lui a perdu sa mère à cinq ans. Aujourd'hui, il a le même âge que Nora, et étudie dans le littéraire lui aussi, sans pourtant savoir où aller ensuite. Peut-être libraire, lui aussi, pense-t-il souvent.
Les jours passent. Souvent, en classe, Nora se retrouve à coté de Dimitri, à cause du manque de place dans les salles de cours. Mais cela ne gêne point la jeune fille. Au fur et à mesure du temps, elle apprend à mieux connaitre ce garçon, jusqu'à ce qu'il devienne un de ses amis proches, et rejoigne son banc et celui de Julie. Adossé au grillage juste à coté du banc, il rit avec elle, mains dans les poches, ses cheveux blonds cendrés partant en épis sur son front balancés par le vent anglican, ses yeux pétillants la santé. Au fil du temps, des affinités plus profondes se créer et perturbent Nora. Pourquoi son cœur tambourine lorsque Dimitri la regarde avec intensité, lui fait un sourire enjôleur ou l'effleure à la cantine ? Comment peut-elle se surprendre à rêvasser, le soir, dans sa chambre, alors qu'elle révise un contrôle important ? C'est lorsque Dimitri vint vers elle, entre deux cours, qu'elle comprit alors ce qu'elle ressentait pour le jeune homme.
- Nora, je peut te dire un truc ?
- Vas-y, Dim'.
- Eh bien, ça fais un moment que j'essaye de te parler, mais souvent, il y a Julie et j'ose pas. C'est bizarre enfin ... Bref, je voulais te dire ...
- ... Oui ?
- Que je voudrais sortir avec toi.
Un silence s'est installé entre les deux adolescents. Collés au mur pour ne pas gêné les autres élèves, Dimitri attendait fébrilement la réponse de Nora, qui sentait son cœur repartir jouer du tambour. Était-ce ça, l'amour ? Le regard bleu océan levé vers Dimitri une tête plus haut, Nora détaillait la légère angoisse qui filtrait à travers les pupilles vert mousse du jeune homme. Drôle de tête. Pour toute réponse, Nora se rapprocha, se mit sur la pointe des pieds, et le plus naturellement du monde, embrassa l'adolescent devant elle. D'abord surpris, Dimitri ne pas réagit. Quelques secondes suffirent pour qu'il enlace la jeune fille et lui rende son baiser. Nous sommes alors en janvier.
Vient alors les vacances de février ...
«Vient alors les vacances de février ...»
«Chapitre 5.»
Enfin les vacances ! Nora est soulagée. Heureusement que ça existe pour souffler ... Deux semaines de repos, mais aussi deux semaines de séparation avec sa meilleure amie et Dimitri, son petit copain. Alors que Julie va s'envoler pour l'Écosse, là où vivent ses grands-parents, Dimitri va s'enfoncer dans les vertes plaines du Connemara, en Irlande, où son père travaille par moment dans l'année. Nora, elle, devra continuer de se contenter de son manoir victorien au bord de la Tamise, en amont de la ville, et de sa petite forêt avoisinante. Ce qui n'est pas rien. Mais Nora souhaite voyager. Aller autre part dans l'Angleterre. Mais pour l'instant, mieux vaut se concentrer sur les études.
Une semaine de vacances s'est déjà écoulée. Nora et Alison, en congé pour la dernière semaine des vacances, préparent à manger. Le téléphone sonne dans le salon. Alison, occupée, demande à Nora d'aller répondre, ce que la jeune fille fit. Une voix grave, masculine à n'en nul douter, demande à parler à Alison Van Alen.
- Je suis sa fille, Nora Van Alen.
- Bien. Miss Van Alen, je vous prie d'accepter mes sincères condoléances. Vos grands-parents sont décédés dans un accident de voiture, il y a une demi-heure de cela. Nous vous demandons de venir au poste pour identifier les corps.
Nora pâlit, pousse un couinement avant de lâcher le téléphone. La suite se passa comme dans un cauchemar. Nora voyait flou, à peine. Des ombres se mouvaient devant elle, que faisaient-elles ? La pauvre adolescente n'en savait rien. Son cauchemar se poursuivit durant l'identification des corps. L'enterrement. Et s'arrêta à la rentrée, lorsque Dimitri et Julie, le visage inquiet, s'approchèrent d'elle pour l'enlacer et la consoler. L'odeur de son petit ami la réveilla, et tout les sanglots éclatèrent en même temps. Mais comme tout pleurs, ils prirent fin, et le plus courageusement du monde, Nora poursuivit ses études.
Mais un nouvel appel, durant les études d'après-cours pour les internes, fit basculer plus bas encore sa vie, seulement trois semaines après l'accident. La même voix.
- Miss Van Alen ?
- Oui ?
- C'est le lieutenant Smith, de la police de Londres.
- Que se passe-t-il ? ... Ma mère ?!
- Calmez-vous, miss, on sait que les internes ont encore cours. Passez-moi votre professeur.
Secouée de tremblements d'angoisse incontrôlables, Nora tendit son portable au professeur de garde qui s'était approché. Celui-ci écouta le lieutenant et écarquilla légèrement les yeux. D'une voix tremblante, il demanda à Nora de suivre le surveillant au commissariat. Celui-ci l'y amena. Le lieutenant Smith l'accueilli, le visage fermé.
- Où est ma mère ?!
- Miss Van Alen, calmez-vous ...
- Où est-elle ?!!
- Elle a été tuée. On a tenté de cambriolez votre maison et elle a été touchée.
Un cri de tristesse, de lamentations, et Nora retomba dans son cauchemar. Vision flou, sens atténués. Une table, avec un drap dessus. C'était sa mère, à la place où se trouvait ses grands-parents il y a si peu ... Un nouvel enterrement, avec elle, assise et complétement effondré dans les bras rassurants de Dimitri et Julie à ses cotés. Et après une semaine dans la maison de cette dernière au calme, le retour au lycée. Nora ayant tout juste dix huit ans, elle hérite de la maison ainsi que de la fortune des Van Alen. Mais l'argent va bien vite s'envoler, il faut trouver un travail. Seulement, il n'y en a pas à Londres, du moins, aucune qui conviens à la jeune femme. Celle-ci poursuivis ses études, et passa les examens. Les réussit haut la main, tout comme Dimitri et Julie. Mais dans une semaine dernier délai, tout trois doivent choisir un nouvel établissement où apprendre, le leur ne leur permettant pas de continuer leurs études. Julie savait d'ors et déjà depuis longtemps qu'elle irait en Écosse. Dimitri, lui, ne se prononçait jamais sur son choix. Nora, elle, n'en savait rien du tout.
Nouvelle nouvelle ...
«Nouvelle nouvelle.»
«Chapitre 6.»
Ainsi, la semaine vint, et Nora trouva enfin une ville où il y avait un lycée qui faisait internat, où elle pourrait étudier, et une bibliothèque, qui pourrait avoir besoin d'employés. C'est durant cette semaine de juin que Nora sentit son cœur depuis un moment comblé tombé en miettes. Un soir, sur un banc de la cour, dans les bras de Dimitri. Celui-ci s'adressa à elle, la voix fébrile, comme craintive.
- Nora, tu sais où partir, l'année prochaine ?
- Oui, je t'en ai parlé ce matin ...
- En faite, je savais depuis longtemps où je compte aller.
Nora le regarda, les sourcils froncés. Il avait toujours nier savoir ou partir l'année prochaine ...
- Où ?
- En ... En Irlande ... Mon père va travailler à temps plein là-bas et donc ... Je vais y partir ...
- Quoi ?!
Nora se leva d'un bond, et le fixa. Son visage de bad boy avait tout perdu de son infime provocation. De la peine et des supplications brillaient dans ses pupilles mousse.
- Tu le savais depuis le début et tu ne m'a rien dit ?! Tout au dernier moment ?!
- No' ...
- Tu m'aimes oui ou non ?!
- Bien sur Nora, comment peut-tu croire ç...
- Car si tu m'aimais vraiment, tu m'aurais tout dit dès le début !!
Un silence pesant s'installa. Le regard mitrailleur de Nora fit baisser celui effondré de Dimitri.
- Tu part quand ?
- Demain.
- En plus ! C'est le comble !!
Nora se retourna et partit d'un pas vif. Dimitri, tremblant, courut pour la rejoindre et lui attrapa le poignet, l'obligeant à lui faire face.
- Nora, ne complique pas les choses ...
- ...
- Je t'aime, énormément ! Ce n'est pas pour te peiner que j'ai tout dit maintenant, je voulais te le dire bien plus tôt, mais j'en ai jamais eu le courage ...
- ...
- Nora ...
- Laisse tomber. T'es comme les autres, comme mon père que j'ai pas connu. Toutes les filles qui tombent sous ton charme, tu les manipules et ensuite, tu les lâchent.
- Non, je ...
- Tait-toi !! Et lâche moi ! On a plus rien à se dire !
Catastrophé, Dimitri libéra Nora, qui s'enfuit en courant vers sa chambre, des larmes brûlantes sur les joues. Enfermée avec sa meilleure amie et assise sur le lit, elle dévidait encore des larmes, presque autant que lorsque sa famille est partie. Le lendemain, on toqua à la porte de la chambre. Julie ouvrit la porte sur Dimitri affublé de son sac d'école. Trop plein pour être rempli de classeurs. Nora l'observa depuis son lit, les yeux encore rouges. Pas un mot ne s'échangea durant quelques secondes. Dimitri sortit alors son portable de sa poche, et le montra à Nora.
- Je me fiche si tu ne me réponds pas, mais je t'appellerais. Tout les jours, lorsque je verrai le soleil se coucher. Je me laisserai entendre les trois tonalités et ensuite, je raccrocherai. Tout les jours, je recommencerai jusqu'à ce que tu me répondes.
Sur ses derniers mots, le jeune homme remis son portable dans sa poche, et disparut dans le couloir. Une semaine après, c'était au tour de Julie de partir pour l'Écosse. Fin juillet, Nora déménageait, rentrait quelques cartons dans sa petite voiture Mini Cooper, et partait après avoir bien fermé le manoir à clé. Elle tenait à cette maison.
Ces décès ont eu lieu il y a deux ans. Depuis deux ans, Nora vit dans cette ville, sous le nom de Nora Dimitri, son seul amour, encore imprimé dans son cœur. Depuis deux ans, elle dort et mange au lycée, là où elle continue ses études, travaille dans la bibliothèque du centre ville, ne réponds jamais au téléphone lorsque le soleil se couche, mais répond à midi lorsque Julie l'appelle, et le plus particulier, depuis son départ de Londres, est toujours suivit par un oiseau noir. Un corbeau.